Né à Champigny-sur-Marne en France, Laurent Guerinaud est un pilote de monoplace vivant au Brésil. Ce jeune quarantenaire a commencé le kart à l’âge de 10 ans. Passionné depuis petit par son père, ancien pilote de karting, Laurent nous raconte ses premiers pas :

"Mon père était pilote, j’ai « subi » son influence ! Il a arrêté la course automobile à ma naissance et a repris quand j’avais 9 ans. Un an et demi plus tard, j’ai commencé à mon tour. Pourquoi j’aime l’automobile ? D’abord, j’aime l’objet, le moteur, les belles lignes. J’adore son usage, piloter, dépasser ses limites, maîtriser la glisse et par-dessus tout : la compétition ! Se surpasser pour être devant et doubler un autre pilote, ce sont des sensations extraordinaires/uniques !"

Palmarès du pilote

Laurent commence sa carrière en 1990 à 10 ans et demi. Il remporta 2 fois le titre de champion d’île de France en 1992 (minimes) et 1993 (cadets). Laurent a fait du kart jusqu’à ses 17 ans. Par manque de budget et faute de sponsors, Laurent Guerinaud a dû arrêter le sport automobile. En 2005 et 2007, le jeune pilote eu l’occasion de concourir lors des Rencontres Peugeot Sport au volant d’une 206. Laurent déménagea au Brésil et reprit sa passion 13 ans plus tard en 2020. Le sport auto lui manquait beaucoup et l’envie de se retrouver sur la piste lui était insoutenable. Il monta alors dans un baquet de Formule Vee. C’est en 2020 que Laurent Guerinaud dévoila son talent au Brésil en remportant le championnat de Formule Vee dès sa première participation. Dans la même année , il fut vainqueur du Trophée Ricardo Divila avec plus de huits victoires à son compte. Laurent est actuellement second du championnat du Brésil de Formule Vee avec un gap de 6 points sur le leader suite à un début de saison malchanceux.

Qui est Laurent Guerinaud ?

Après avoir fait la grande école de commerce spécialisé dans le management marketing : l’ESSEC MBA, Laurent Guerinaud travaille désormais en tant que responsable chez GIPA. Laurent gère des études de marché orientées sur l’après-vente automobile. Il trouve ce job très complet et s’y épanouit pleinement :

"Lors de mes journées de travail, on mesure la taille du marché, quelles sont les opérations faites par les conducteurs sur la voiture, à quelle fréquence ils font ces opérations, où ils vont (concession, garage indépendant, etc.) Aujourd’hui, mes principaux clients sont des constructeurs automobiles, fabricants de pièces, de pneus et de lubrifiants. C’est sûr que quand je partage avec eux mon expertise du marché de l’après-vente, les connaissances techniques que j’ai acquises grâce à la compétition sont un véritable atout. Pour moi, c’est génial de travailler dans l’automobile, je vis ma passion en double !"

En dehors du sport automobile et de son travail, Laurent Guerinaud est l’heureux papa d’un petit garçon nommé Raphäel et d’une petite fille nommée Luna. Le jeune pilote vit pleinement sa paternité avec ses deux enfants tout juste âgés de 4 et 1 an. Avec sa vie chargée en adrénaline, Laurent se détend à travers la photographie. Ancien photographe professionnel, il a remporté quelques concours photos et a rédigé pendant plus de 10 ans pour la plus importante revue photo brésilienne.

Les quelques mots du pilote

Quelles sont vos ambitions ?

"À court terme, mon objectif est de remporter à nouveau le titre cette année. La saison a très mal commencé, je me suis fait sortir dans les premiers tours de 3 des 4 premières courses, puis j’ai eu des problèmes de boite de vitesses sur les 2 suivantes. Il a fallu se bagarrer pour se maintenir, et j’ai pris du retard au championnat. J’essaye maintenant de réduire à chaque manche ce retard."

"Après 13 ans loin des circuits, je ne m’attendais pas me retrouver aussi vite devant. Je ne m’attendais pas non plus à trouver aussi facilement des sponsors. Je me remets à rêver d’une carrière dans l’automobile. Il est clair que pour les catégories internationales de pointe, à 42 ans, c’est trop tard mais j’ai très envie d’évoluer vers d’autres catégories. Je pense notamment à des catégories nationales brésiliennes comme le Mercedes Benz Challenge (C300e CLA45 AMG), la GT Sprint Race (V6, 3.6l – 300cv look Mustang e Camaro),ou encore la Porsche Cup. Qui sait, un jour, la catégorie reine au Brésil : le Stock car (supertourisme) où courent aujourd’hui d’ex-pilotes de F1 comme Felipe Massa ou encore Rubens Barrichello."

Quels sont vos atouts dans le sport automobile ?

"Je pense que j’ai 2 principaux atouts. Le premier est que je fais d’excellents débuts de course. Ils m’ont souvent permis d’assurer la victoire en creusant un bel écart dans les 2 premiers tours, il me suffisait ensuite de gérer. Le second est que je suis plutôt incisif et calculateur, ce qui m’aide beaucoup en bagarre notamment pour les dépassements, mais aussi pour savoir garder la tête froide. L’équipe de la FVee m’a aussi beaucoup complimenté pour ma volonté d’apprendre et de ne jamais me contenter d’un bon résultat. Je cherche toujours le petit détail que je peux améliorer pour grappiller encore quelque centièmes de secondes."

Des souvenirs à nous faire partager de votre carrière ? Une anecdote ?

"Des tonnes !!! Pour le meilleur souvenir, je dirais qu’il est frais dans ma mémoire et fort en émotion. C’est ma première victoire en Formule Vee sur le circuit d’Interlagos.Ma dernière victoire remontait à 24 ans en arrière en kart ; cela faisait 13 ans que j’étais loin des circuits, avec le cœur serré à chaque fois que j’évoquais quelque chose liée à la compétition automobile. La victoire est venue très vite, dès ma 3ème participation, avec une voiture vraiment différente de tout ce que j’avais piloté auparavant, un apprentissage difficile : une véritable réalisation personnelle !"

"Pour l’anecdote, je suis arrivé sur la dernière étape avec 10 points de retard (car j’avais commencé le championnat en cours de saison avec déjà 32 points de retard. Je les ai récupéré petit à petit.). J’ai remporté la première des 2 courses, mais j’ai reçu une pénalité injustifiée pour avoir coupé le S de Senna. Heureusement, la pénalité a été retirée après vérification par caméra de la direction de course. Je n’avais donc pas coupé le S. J’ai alors terminé la seconde course devant et je n’ai pas commémoré tout de suite car j’attendais LE résultat officiel. Je me refusais d’y croire, même avec tout le monde qui venait me féliciter. Ce n’est que le soir, en allant dire au revoir à ma voiture avant de quitter le circuit, que j’ai réalisé et que je me suis mis à pleurer de joie !"

Avez-vous un slogan qui vous rend différent des autres pilotes ?

"Je ne sais pas si ça me rend différent, car je ne sais pas combien d’autres pilotes pensent comme moi, dans la mesure où il est « politiquement correct » de dire que « l’important, c’est de participer », mais mon unique objectif est la victoire. Un podium ou une deuxième place, même si c’est un excellent résultat me laissent toujours sur ma faim. Cependant, c’est aussi ce qui pousse à se surpasser pour être le meilleur !"

Quel est votre circuit préféré ?

"Mon circuit préféré est sans aucun doute celui de Spa-Francorchamps ! J’aime ses courbes rapides, être toujours à la limite de la voiture. J’aime principalement le raidillon, ce secteur en aveugle procure une émotion qu’on ne retrouve sur aucun autre circuit."

Avez-vous un pilote que vous admirez ?

"Je n’ai pas vraiment d’idole.Au Brésil, on me demande si je plus fan de Prost ou Senna. Évidemment auparavant, comme tous les français, je préférai Prost mais maintenant avec le recul, j’admire les deux tout autant !"

Remerciements

"Je remercie mon père, qui m’a tout appris. En kart, je me souviens qu’il se mettait sur la piste, pour m’indiquer la trajectoire idéale en m’obligeant à passer entre lui et le vibreur ! Malheureusement, il n’est pas avec moi au Brésil, et c’est une difficulté supplémentaire, pour moi, de savoir comment progresser sans mon « mentor ». Aujourd’hui, c’est l’équipe de la FVee qui joue ce rôle, prodigue d’excellents conseils et ont à disposition des outils très efficaces pour progresser (qui n’existaient pas quand j’ai commencé) notamment le GPS avec différentiel de temps par rapport au tour précédent et surtout la télémétrie."

"Je remercie également mon épouse, qui m’a poussé à reprendre la compétition. Merci au soutien moral de mon fils de 4 ans. Un grand merci à mes sponsors dont le soutien est bien plus que financier. Il sont venus me soutenir sur plusieurs épreuves et ça m’a vraiment touché : il est important d’avoir un appui sur le bord de la piste. Aujourd’hui, je dispose d’une équipe incroyable que je souhaite remercier : sans eux, rien de tout cela n’aurait été possible ! Tout d’abord, Rokim Automotive, qui a cru en moi dès le début et m’a permis de transformer « une course pour voir » en un titre de champion, en m’apportant l’appui financier dont j’avais besoin pour continuer. Rokim commercialise au Brésil des équipements pour les garages, notamment des ponts élévateurs. Et aussi deux entreprises françaises localisées à Dunkerque, qui me sponsorisent depuis l’an dernier : DKDrones,qui conçoit, commercialise et entretient des drones (en plus de la réalisation de services spécifique, comme le nettoyage de toits, maquettes 3D, etc.) ; et SV Automobiles, qui vend des voitures d’occasions haut de gamme. Et enfin, Motul a rejoint le « Team Guerinaud » cette année et m’a permis d’enchaîner sur une deuxième saison avec un objectif de partenariat à long terme. Finalement, Motul est aussi une entreprise française, complément axée sur la performance, donc la synergie est complète ! Bien sûr, je suis toujours à la recherche de partenaires supplémentaires, pour pouvoir continuer à évoluer, donc n’hésitez pas à me contacter !"